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Ahmed Jaziri: Le secteur bancaire est diabolisé

Ahmed Jaziri, secrétaire général de la Fédération générale des banques, des institutions financières et des assurances, relevant de l'UGTT, était l'invité de Midi Show, ce lundi, pour présenter la position de la fédération par rapport au projet de Loi de finances 2025 et à la nouvelle loi sur les chèques.

Il a dénoncé ce qu'il considère comme une exclusion de l'Union de l'élaboration des projets de loi du budget et de finances de l'année 2025.

Il a, également, exprimé le rejet de la Fédération de l'article 31 du projet de loi de finances pour l'année 2025, qui prévoit une augmentation des taxes imposées à une catégorie spécifique, ce qui entraînerait une réduction des salaires de plusieurs employés, y compris ceux des banques.

Ahmed Jaziri a critiqué l'idée, largement répandue, concernant la situation financière des employés des banques, qu'il a qualifiée de "fausse", en raison de ce qu'il considère comme une "diabolisation".

Il a souligné que ces employés représentent, aujourd'hui, la classe moyenne dans son niveau de vie et qu'ils ne vivent pas dans l'opulence, comme certains le laissent entendre.

"Les employés du secteur bancaire se trouvent au bas de la classe moyenne, qui risque de sombrer dans la pauvreté, si l'article est appliqué", a-t-il estimé.

Par ailleurs, l'invité de Midi Show a révélé que l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) avait précédemment proposé un projet de loi de finances essentiellement social, visant à garantir un revenu fiscal correct pour l'État.

Dans ce contexte, il a appelé à la nécessité d'inviter l'organisation syndicale à faire valoir ses propositions et ses avis, en lien avec le projet de loi de finances.

Concernant la nouvelle loi sur les chèques, Ahmed Jaziri a évoqué les problèmes qu'elle entraînera, dès son entrée en vigueur, tant pour le secteur bancaire que pour les échanges entre commerçants, agriculteurs et d'autres secteurs, sans proposer d'alternative.

"Il est vrai que la manière de traiter avec les chèques en Tunisie n'est pas légale, mais elle représente une pratique établie, depuis de nombreuses années. Modifier cette coutume nécessite de prendre en considération tous les aspects et les angles de la question", a-t-il indiqué.

Il a précisé que 70% des transactions de paiement en Tunisie se font par chèque et que ce mode de paiement connaît aujourd'hui un ralentissement économique significatif, avec une baisse marquée de ces transactions, depuis le 2 août 2024, date de l'annonce de la nouvelle loi.

"Au final, le seul véritable perdant dans tout cela est le citoyen", a-t-il conclu.